mardi 18 décembre 2018

Les Korrigans à Marcoussis

Le groupe des Korrigans a pu profiter de l’invitation de Stéphane Joudren pour passer une journée à Marcoussis, centre d’entraînement de l’équipe de France de rugby et assister au match opposant les Iles Fidji à la France. Lors de cette journée ils ont pu assister à divers ateliers. Peut-être les prémisses d’une possible participation au Challenge Inter-ITEP de rugby qui se déroulera du 14 au 16 juin à Chateauroux.



lundi 17 décembre 2018

Il était une fois ...

A l'occasion des 70 ans de la Mutuelle la Mayotte, la réalisatrice Marilou Peral est partie à la rencontre d'enfants et de professionnels pour nous faire découvrir l'histoire de cet organisme, depuis sa création en 1948.

lundi 10 décembre 2018

MAO et Djembés chez les Korrigans.




Mickaël, éducateur au sein du groupe des Korrigans propose cette année un atelier de musique assisté par ordinateur. Par ailleurs, il co-anime avec Marvin (éducateur) un atelier Djembés. Nous nous sommes entretenus avec les 2 professionnels.  

Mickaël : « Je suis parti du thème travaillé en classe avec Arnaud, leur professeur : La mythologie. J’ai demandé aux enfants de créer leur propre mythologie. Nous avons discuté et à partir de certains mots clefs que je proposais, une histoire originale est née. Je leur ai proposé après cela d’illustrer cette histoire, de faire des dessins, des grandes figures qui la peuple pour déployer l’imaginaire.

La seconde étape du travail est la création de petites boucles musicales (grâce à un logiciel informatique ?)  qui expriment les sentiments des enfants vis-à-vis de l‘histoire. Chaque enfant a sa musique. Une musique qui le satisfait.

L’étape suivante sera la lecture de l’histoire ainsi produite, avec en fond sonore les boucles musicales. Comme les enfants ne sont pas trop à l’aise avec le micro pour l’instant, nous faisons des petits jeux pour nous familiariser avec cet outil et ne plus être intimidé. Nous faisons des jingles de journal radio et nous nous écoutons ensuite pour aller vers une meilleure diction. L’objectif est aussi de les amener à faire attention aux mots qu’ils utilisent, qu’ils gagnent en confiance et se sentent valorisé.

Au final j’aimerais que les enfants s’enregistrent lors des ateliers cuisine ou lors d’autres activités. C’est ce que nous faisons déjà lors de l’atelier Djembés que Marvin anime. Nous enregistrons pour écouter ce que nous faisons et le corriger. Avec l’enregistrement on entend immédiatement les possibles manques de cohérence, ou les rythmes qui ne se suivent, la cacophonie.

Je défends une approche Ludo pédagogique et interdisciplinaire à travers la musique. Je pense que la musique peut résorber et désamorcer de nombreuses situations complexes ou tendues. »

Marvin :« Cet atelier vise à sensibiliser les jeunes à la musique, à une musique prise dans la tradition et la culture. Pour l’instant nous découvrons le Gwoka. Le Gwoka est une musique traditionnelle des Antilles. Cela veut dire le gros tambour. C’est un dérivé des musiques africaines et des musiques des esclaves. Généralement cette musique commente des moments de la vie quotidienne, mais elle peut être contestataire. C’est pour cela que pendant les années 60 elle a pu être interdite et les Lèwoze, lieux où les gens se réunissaient pour danser et jouer, fermés.

Ce que je cherche à faire à partir de cette musique, comme de toutes les musiques que nous étudierons au cours de l’année, c’est de développer la culture et les compétences musicales des enfants. Je veux aussi qu’ils apprennent à écouter la musique et s’écoutent eux-mêmes en passant à la pratique. Je leur demande donc d’écouter des morceaux, d’y être attentif et de tenter de les reproduire. Objectif premier : dynamiser la confiance en eux, en leur capacités et savoir relativiser en cas d’échec.

Dans le Gwoka il y a sept rythmes. Actuellement nous nous penchons principalement sur l’étude de quatre de ces rythmes :

- Le Toumblak
- Le Woulè
- Le Pajanbel
- Le Kaladja

Ce sont des termes créoles. Chaque enfant à un Djembé à sa disposition. Les gros Djembés produisent des sons graves et les petits des sons aigus. Ce qui veut dire qu’en fonction de son instrument on tient une place particulière, mais tous doivent suivre le marqueur, celui qui donne le rythme.

De pouvoir enregistrer avec Mickaël nous aide à trouver l’harmonie, à pouvoir faire ensemble et corriger nos erreurs parce que nous pouvons tout de suite nous écouter. »

lundi 26 novembre 2018

Le groupe Boréal de l'IME Zazzo.


Cet article se base sur un entretien  réalisé avec Céline, Sophie, Virginie de l'IME Zazzo.

Les enfants accueillis sur l’IME Zazzo et plus particulièrement ceux qui rejoignent la structure Boréal présentent des difficultés de langage. Ce sont des enfants qui ne parlent pas ou peu, qui peinent à s’adresser à l’autre. Céline, Sophie et Virginie ont donc imaginés des rituels qui posent à la fois des repères stables, dimension indispensable de la prise en charge de ces enfants, mais qui aident, par la même occasion, à l’expression, à la communication, à aller vers l’autre et laisser l’autre aller vers soi.

Elles scindent ainsi la journée de moments forts qui sont autant de repères.

La chanson D’Accueil. Tous les jours à 9h15. Les enfants arrivent, ils enlèvent leurs sacs à dos et tout le monde s’assied autour de la grande table. C’est le moment de se dire bonjour. Ceux qui ne peuvent pas parler chantent en gestes. Chacun s’adresse et répond aux autres selon ses possibilités.

Ce moment, bien plus que de créer une possibilité de groupe et de retisser des liens est un formidable baromètre permettant de prendre connaissance de la disponibilité des enfants, de leur état. Dès l’accueil les professionnels peuvent repérer comment se passera la journée, quelles seront les difficultés rencontrées ou les possibilités et les aménagements à penser et envisager en conséquence. Selon la façon dont les enfants disent bonjour, s’ils y arrivent comme d’habitude, s’ils y sont disposés et parfois simplement leur manière de se tenir, leur posture, donnent des informations très importantes qui aident à construire les soins à dispenser.

Nous voyons là que les professionnels doivent prendre en compte tout un panel de signes constituants des éléments précieux à l’accompagnement des enfants et que ce type de rituel permet aussi de faire advenir de tels signes pour analyser au cas par cas les possibilités à explorer ou les freins à contourner pour y parvenir.

Autre rituel important de la journée : L’Atelier Chansons, qui se déroule immuablement entre 11h50 et 12h10. Cet atelier est constitué de chansons à gestes. Tourne Tourne Petit Moulin; Epo Epo Taï Epo Taï Taï; Ram Zam Zam; Dans mon Pays d’Espagne; Le Pingouin Judoka; Mon Âne.

Toujours les mêmes chansons. Toujours dans le même ordre. Il faut savoir que pour ces enfants, chaque chose est à sa place et doit y rester. Si un élément de l’ensemble change ou disparaît cela n’est pas seulement gênant, c’est angoissant, déstructurant. Le changement à de grandes conséquences. Le monde peut s’écrouler. Si tous les jours ils chantent des chansons dans un ordre précis avant le repas et que tel jour cet ordre n’est pas respecté ou qu’ils ne chantent pas toutes les chansons est-ce que cela veut dire que le repas aura lieu ensuite ?

Pour ces enfants le monde doit rester tangible. Ce qui n’empêche pas les professionnels, justement, de parfois «enlever» une chanson pour travailler le déséquilibre qui en résultera et accompagner les enfants lors de ce moment pour le surmonter et dépasser la peur, la frustration. L’insécurité mesurée et pensée devient un angle d’approche important et inévitable. Un outil dont on ne peut pas faire l’économie si on veut guider les enfants vers autre chose.

Scinder la journée, inventer des repères, rassembler, être et faire ensemble, faire en même temps la même chose dans le même espace sont les bases de la socialisation. Ce sont sur ces points forts que travaillent et œuvrent Céline, Sophie et Virginie. Elles pensent sans cesse, elles pensent tous les gestes qui se font et se donnent à tous les moments de la journée et ce que cela peut répercuter. Il faut savoir que tous les gestes, toutes les paroles ont un impact dans leur effectivité ou dans leur absence et en même temps il n’est pas possible d’évoluer dans un monde identique et totalement sécurisé, toujours certain. Le monde dans lequel nous vivons n’est pas certain à chaque secondes. C’est une des difficultés rencontrée par ces enfants, la dépasser avec eux c’est les aider à être mieux.

Sortie à la Villette.

Une belle sortie à la Villette pour l'ITEP Commin.  

Rallye photo des 70 ans de la Mutuelle la Mayotte.


Durant la journée du 14 septembre, qui a vu la Mutuelle La Mayotte souffler ses 70 bougies, les appareils photos ont crépité dans tous les établissements. Nous commençons de publier les albums souvenirs de cet anniversaire unique.


Portrait Mayotte : Sabrina.


C’est une fée, une tornade. Mais plus encore. Par tous les temps, en toute saison. Sous le vent, dans la bourrasque, dans la tourmente et le printemps. Son petit bonnet vissé sur la tête, son balai à la main où son chiffon à carreaux au poing, elle est là, toujours, Sabrina. Basket de marathon aux pieds. Parce que Sabrina est une grande sportive. Quatre fois par semaine elle court. C’est pour la santé précise-t-elle. C’est important la santé, d’être bien. Mais moi j’aime le soleil. Quand le soleil brille. Ça c’est du bonheur et il y a mes enfants aussi. Il sont grand, ils sont loin. Au Canada. Je suis fière d’eux, Je vais aller les voir bientôt. Vous l’avez certainement croisée, comment l’oublier, balayant feuilles et poussières du temps. Vous avez certainement été conquis par son sourire, sa joie. C’est une fée, une tornade ...



mardi 23 octobre 2018

Mettre le corps en histoire.


Stéphane Claire (psychologue) et Jérémy Gateau (Educateur spécialisé) nous exposent  le projet théâtre qu’ils animent ensemble avec des enfants du groupe des Korrigans.

Stéphane : « Ce projet est centré sur le travail des émotions. D’où elles viennent, où elles se tapissent en nous, comment elles continuent à vivre et à nous agir, que nous le voulions ou pas. L’émotion est un axe de la préhension thérapeutique à privilégier. L’objectif, à terme, est que les enfants puissent mettre en avant leur propres émotions et les reconnaître. Pour constituer ce groupe, avec Jeremy, nous sommes partis d’indications assez précises.  Ce sont des enfants qui ont de l’histoire, qui ont vécus énormément de choses, qui ont ça en eux et ne peuvent l’admettre. Ils sont à fleur de peau. Ils sont écorchés. Il y a cette douleur qui ne cesse de les traverser, d’œuvrer en eux. Cette douleur, ce mal être, ils ne peuvent pas encore les reconnaître. Pour nous c’est un potentiel à exprimer, à expulser. Nous partons de ce principe qu’un événement, une situation traumatique peut être résorbée en partie à partir du moment où on est en capacité de la voir, de la localiser, de l’accepter comme étant à l’œuvre à travers nous depuis le symptôme dans un sens large.

Pour l’instant il y a beaucoup d’agitation lors des séances. C’est comme ça qu’ils expriment. Ils participent de là, de l’agitation. C’est un moment nécessaire. Il y a cette angoisse qui doit s’élancer, pouvoir se transformer en jeu pour pouvoir se partager. Ils se prennent au jeu. Nous commençons l’activité en échauffant le corps, la voix. Nous faisons ça dans la salle Fernand Cortez. Parce que le lieu importe. Il faut appréhender l’espace. Le corps doit aller dans son histoire et le lieu aide à cela, il faut un espace vaste, où l’on puisse bouger, circuler. Nous aussi nous sommes des vecteurs. Pour l’instant nous ne jouons pas, mais ce n’est pas exclu. Certainement nous le devrons à un moment donné et les accompagner depuis l’implication de notre propre corps pour les étayer.

Nous avons comme objectif, en utilisant les grandes émotions (Joie, colère, tristesse, peur) de les guider dans un aménagement de l’identification, de la verbalisation, de l’expression. Ces trois pôles sont pour l’instant abordés dans des situations anodines. Nous amenons du matériel, mais dans un second temps, nous leur proposerons d’amener le leur. D’écrire des scènes, décrire une histoire qu’ils joueraient et que nous pourrions filmer ou présenter aux familles. Apporter un bout de leur histoire pour le mettre en lien avec les autres pour le jouer ou le rejouer. Parce que les enfants ont ce coté extraverti, cette capacité à se mettre en scène et depuis cette capacité nous pouvons aller vers le soin. »

Jérémy : « L’idée de cet atelier part de la demande des enfants. Ils aiment se mettre en scène et jouer. Certains collègues animaient ce type d’atelier par le passé et je crois que les enfants en gardaient un bon souvenir et voulaient continuer ce genre d’expérience. Concrètement je veux qu’ils puissent se lâcher, qu’ils expriment ce qu’ils ressentent, leurs émotions. Je veux qu’ils aient un lieu où dire, où déposer, ce qu’ils vivent. Un lieu où dire ce qui est ressenti, mais dans un cadre pensé, réfléchi. Par exemple dans cet atelier on peut tout dire, mais pas n’importe comment. Il y a des contraintes qui pour moi sont essentielles au bon déroulement : c’est de proscrire les grossièretés et tout ce qui touche la sphère sexuelle. C’est pour cela que la présence de Stéphane est importante. Tout ce travail à partir des émotions et du vécu des enfants n’est pas simple. Il faut y joindre l’approche psychologique pour bien appréhender ce matériel qui peut être donné de manière directe par les enfants. Stéphane peut permettre un certain filtre, une distance, une analyse.


Nous en sommes aux premières séances. Nous commençons toujours par des échauffements sous forme d’improvisation autour d’une lettre de l’alphabet, puis des exercices sur les émotions. Ensuite nous leur demandons de jouer des scénettes lors desquelles ils ressortent les émotions  travaillées auparavant, en leur attribuant des rôles. Pour terminer, se détendre et s’apaiser, un peu de relaxation.

Ils sont super investis. Ils nous surprennent. Les voir jouer, s’emparer du matériel que nous leur donnons est une vraie source de joie et de plaisir. Un vrai spectacle. Au début nous pensions faire évoluer le groupe et les enfants qui y participent, mais après réflexion nous garderons toute l’année la même composition pour pousser le travail plus loin et puis il faut du temps pour faire tomber certaine défenses. Pour l’instant ce qu’ils jouent tourne beaucoup autour de leur vécu au sein de l’ITEP, mais nous voulons aller plus loin. Nous aimerions qu’ils s’ouvrent à la sphère extérieure, qui au final, est la plus intime de leur vie, donc la plus riche, la plus intéressante. C’est pour cela que nous voulons qu’ils inventent une histoire pour la jouer devant d’autres personnes, si c’est possible. Pour cette représentation ils feront tout, et ça en lien avec d’autres ateliers du groupe. La bande son et les bruitages avec l’atelier MAO de Mickael, les décors avec l’atelier plastique et la construction de mobilier avec l’atelier palette.

Prochainement nous aimerions aller au théâtre, leur faire voir une pièce. C’est important. Cela serait une manière de les amener à se projeter un peu et vivre en tant que spectateur ce qu’il en est du jeu et de la mise ne scène. »

Ce groupe devient donc un moyen de canaliser et de véhiculer leurs émotions, tout d’abord entre eux, mais aussi entre des fragments de leur vie intime et quotidienne, mais qui sont autant de scènes, ITEP, dortoirs, famille … en apparence éloignés, mais dont ils sont les acteurs principaux. 




Equithérapie chez les Korrigans.


Pendant 21 séances, le groupe des Korrigans va bénéficier d’un projet d’activité en Equithérapie. Les séances se dérouleront aux écuries de Labeville. Elles seront élaborées par Séfana KHADRI, l’éducatrice référente de l’activité et les co-animateurs. Elles seront menées par Sophie Peignier, équithérapeute.

L’équithérapie à pour principe de considérer le cheval, l’équidé, comme moyen de médiation pour travailler entre autre la gestion des émotions et le rapport au corps. Bien plus que l’équitation, cela à pour objectif d’agir sur des axes qui en se recoupant gagne en pertinence et ouvre à la possibilité de soin.

Ces axes sont affectif et émotionnel, relationnel et social, cognitif, psychomoteur :

-L’axe affectif et émotionnel (en lien avec les psychologues du groupe). Ressentir et exprimer ses émotion, gérer les frustrations.
-L’axe relationnel et social (en lien avec les éducateurs). Interagir avec le poney, interagir avec les adultes, interagir avec le groupe, affirmation de soi, estime de soi.
-L’axe cognitif (en lien avec les enseignants). Attention et concentration, se mettre à la place de l’autre, imagination, résolution de problème, adaptation, mémorisation.
-L’axe psychomoteur (en lien avec la psychomotricienne). Motricité globale, tonus, équilibre, praxies, préhension, latéralité, coordination oculo-manuelle, orientation spatiale et temporelle, schéma corporel.

Les enfants auront à leur disposition des chevaux allant du poney Shetland au cheval, en passant par le double poney. Ils seront utilisés en fonction du contenu de la séance. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait forcément un temps monté. Il pourra y avoir des jeux avec les poneys en liberté.



mardi 9 octobre 2018

"La feuille qui s'autodétruit" et "La Performance".

Une plongée en vidéo dans le groupe d'expression plastique du groupe des Korrigans. 

Action !




lundi 1 octobre 2018

Making Of du tournage "Il était une fois ..."


A l'occasion des 70 ans de la Mutuelle La Mayotte, nous avons produit et réalisé un documentaire sur l'histoire de la Mayotte : "Il était une fois ...". A cette occasion, les réalisateurs, Mariloup Peral et Arnold Bugnet, ont impliqué Aly et Déborah, ainsi que plusieurs autres jeunes de l'IMPRo Zazzo, dans le processus de fabrication du film. Voici quelques photos prises durant la dernière journée de tournage sur le site de la ferme pédagogique.

Nous tenons encore à remercier les jeunes d'avoir accepté de participer à ce tournage, ainsi que Angélique et Alizé pour leur concours précieux.

 

mardi 25 septembre 2018

Le fil rouge des Baladins : Les Trois Mousquetaires.



cette année, le fil rouge du groupe les Baladins se développera autour du théâtre. c'est Manon, enseignante pour la seconde année sur le groupe, qui est à l'origine de ce projet d'envergure. En faisant le bilan de l'année passée a germé en elle ce désir de travailler une oeuvre classique et d'en faire un spectacle pouvant être présenté devant les familles et les partenaires en fin d'année. Le classique sélectionné est les 3 mousquetaires. il ne s'agira pas de jouer l'intégralité de l'oeuvre, mais de mélanger la mise en scène à des productions numériques et des montages sonores. Développer la pièce sur plusieurs supports. Les 13 jeunes et six adultes du groupe s'impliquent dans ce projet où chacun devra trouver une place à sa mesure : création de décors, de costumes, du programme, des invitations et gérer l'organisation. 

Les mercredis après-midi sont pour l'instant dévolu à un travail autour de la présentation de soi, des petits jeux de pratiques théâtrales sont proposés afin de se familiariser avec cet art de la scène où le corps et la voix sont convoqués, où il faut s'exposer. Les vendredis matins sont dédiés à l'étude de certains passages de ce grand chef d'oeuvre d'Alexandre Dumas : unité de lieux, d'actions, les personnages, le contexte culturel et politique ...

Ponctuellement, les jeunes seront invités à se rendre au théâtre, lieu pour beaucoup encore inconnu, pour y voir à leur tour d'autres classiques, et peut-être découvrir l'envers du décor.  

Diaporama ITEP Paolo FREIRE 2018.

Voici un diaporama des activités, événements et séjours de l'ITEP Paolo FREIRE en 2018 :

  • Séjour à Paris de l’unité Adaptation en juillet avec hébergement à l’ITEP Angela Davis Junior,
  • Séjour fin juin de l’unité Orientation en tipi,
  • Rencontre avec les jeunes ambassadrices des droits de l’enfant ( JADE) le 6 Juin, 
  • Les deux jeunes ayant participé au film sur l’ITEP, à la dernière AG avec le Président et le Directeur Général,
  • Participation des jeunes de l’ITEP Paolo Freire au service lors de la dernière AG,
  • Durant la fête de fin d’année la présentation de la CAFET fabriquée en palette par les jeunes et les éducateurs,
  • Fête de fin d’année en juin 2018,
  • Equithérapie,
  • Médiation animale avec les ânes de Longuesse,
  • Championnat nationale d’équitation adaptée en mai 2018,
  • Festival de la BD d'Angoulême,
  • Pâtisserie,
  • Samedis parentalité,
  • Marathon Pitch à Paris en avril 2018.  

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #9 : LOCQUEMEAU.


Ce qui suit est la retranscription d’un entretien avec M.S. Brun, Chef de service sur l’ITEP René Laborie, qui participa aux séjours à Locquémeau, en Bretagne.

«Locquémeau c’était une transhumance. Tout le monde partait. Nous le faisions ensemble. L’institution se déplaçait d’un lieu à l’autre avec toute son infrastructure. De la lingère aux cuisiniers, je me rappelle que quand il y avait anniversaire, ils faisaient des gâteaux et une fois ils ont réalisés un grand bateau de pirates. Magnifique. Nous y allions tous, même la bibliothécaire suivait, avec une sélection de livres pour les enfants. C’était très vivant.

Nous y restions pendant deux mois, au bord de la mer. L’idée était d’y être comme en vacances, comme une colonie, mais de continuer à encadrer et accompagner les enfants comme à La Mayotte. Le lieu disposait d’une cours intérieure. Il y avait des dortoirs de dix lits. Les adultes travaillaient deux jours et bénéficiaient de deux jours de repos. Nous pouvions lors du repos rester sur place où partir. C’était une autre organisation, mais les groupes des enfants restaient les mêmes. 8 groupes, 150 enfants.

Tout était plus léger. Les enfants pouvaient se révéler différemment dans ce nouveau contexte et la plage de galets offrait des possibilités d’activité infinies. Beaucoup des activités que nous menions utilisaient ce que nous trouvions sur la plage.

Le soir nous pouvions aller regarder le ciel, les étoiles. Parfois les adolescents faisaient des blagues comme d’entourer une voiture de papier toilette. Il y a avait une autre ambiance, un autre rythme. Il y avait cette sensation que nous étions une famille, une très grande famille. »

lundi 24 septembre 2018

Souvenirs de la fête institutionnelle, Juin 2018.


Le site de Montlignon en travaux.


Le site de Montlignon fait peau neuve pour accueillir plusieurs nouvelles structures en 2018 et 2019. Visité guidée des travaux en cours :

Gîte Parental, Pavillon Alsacien, inauguré lors de la fête des 70 ans de la Mayotte le 14 septembre 2018. 
Structure expérimentale relevant de l'ASE et de la MDPH (20 places), ouverture début 2019.
Structure expérimentale relevant de l'ASE et de la MDPH (20 places), ouverture début 2019.

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #8 : UN NOUVEAU DEPART


Les années 70 sont marquées par le départ à la retraite du père fondateur, Fernand Cortez. René Laborie devient directeur général pour quelques années avant de partir à son tour en 1978. Ce double départ signe la fin d’une époque. La direction de René Laborie s’inscrit dans une réalité sociale pesante qui soumet La Mayotte à une réflexion permanente, une remise en cause de ses acquis. La société est en mouvement et il faut y inscrire la pensée déployée par F. Cortez. Il faut évaluer le chemin parcouru et absorber les courants de pensés nouveaux pour avancer.

C'est J.P. Desmoulin leur succède. Homme réfléchi, ouvert et accueillant aux idées des autres. Il est acquis à la recherche, il ouvre l’institution sur l’extérieur. Ce qui apparaît alors comme une révolution. Il est porteur d’une pensée à long terme et s’intéresse à La Mayotte aussi sur le plan des enjeux institutionnels. Il est docteur en psychologie, cela fait de lui un digne héritier de F. Cortez et de l’équipe de psychologues qu’il avait modélisé.

J.P. Desmoulin intensifie ses réflexions sur l’intégration scolaire et créée un appartement à l’extérieur pour des enfants scolarisé en ville. Il pousse à la création d’une classe au sein d’un établissement avec des professeurs venant de l’extérieur. Il prône l’interdisciplinarité. Éducateurs et instituteurs font partie intégrante du processus soignant.

Durant cette période, le champ thérapeutique évolue notoirement. On passe de la psychologie scientifique avec son cortège de tests et de QI à l’anthropologie psychanalytique telle J. Foessel, Psychiatre à La Mayotte, l’appellera. J.P. Desmoulin, tout à sa volonté d’ouverture, met en place une logique de soins externalisés. Cela se matérialise au sein de l’institution par le couloir des PPR, chaque psychiatre, psychologue, orthophoniste, psychomotricienne y a son bureau dans lequel il peut recevoir l’enfant.

mardi 11 septembre 2018

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #7 : LES ANNEES 70


En 1969, une partie de l’externat se transforme en Hôpital de Jour afin d’accueillir des enfants présentant des troubles graves de la personnalité. Un médecin chef est nommé pour assurer la direction de ce nouveau service.

C’est aussi, à cette époque et jusqu’en 1973 que la Mayotte héberge un Centre Médico-Psycho-Pédagogique (CMPP). Cette structure n’existait pas dans le secteur. La Mayotte prête des locaux en attendant que cette structure puisse investir ses locaux en construction prés de la gare d’Ermont-Eaubonne.

Pour répondre à une circulaire de 1957 faisant obligation aux établissements de maintenir le contact pendant 3 ans avec les anciens, est organisé un service de soins à domicile permettant de suivre les enfants après leur sortie.

Dans le même temps, la Psychanalyse et la Pédagogie Institutionnelle deviennent les références communes de la Mayotte.

Un rond général est institué. Il a lieu chaque mardi de 21h à 23h. Il réunit l’ensemble du personnel pédagogique autour du directeur général et des directeurs pédagogiques de l’internat et de l’externat.

La réunion de synthèse devient un outil privilégié. C’est le lieu où s’élaborent les hypothèses de travail, où se formulent les suggestions médico-psycho-pédagogique.

Les équipes de sport participent de plus en plus à des loisirs à l’extérieur et remportent de vifs succès. Les ateliers produisent des chefs d’œuvre. L’atelier menuiserie bouillonne d’idées et de créations. Un atelier d’imprimerie, équipé pour l’impression offset, est animé par un instituteur. Des groupes pratiquent le jeu dramatique.

Les années 70 sont également marquées par le départ en retraite de Fernand Cortez, le père fondateur. Il quitte la direction générale, et René Laborie, le directeur pédagogique, devient directeur général pour quelques années avant de partir, à son tour, en 1978. Ce double départ signe la fin d’une époque.

mardi 17 juillet 2018

Les 70 ans de La Mutuelle La Mayotte.

Voici le programme de la journée du 14 Septembre 2018
où l'on fêtera les 70 ans de La Mutuelle La Mayotte :



Une rencontre avec les représentants du défenseur des droits.


Le 19 juin a eu lieu, à la Mayotte, une rencontre entre des enfants, des parents, des professionnels et l’équipe du défenseur des droits (plus d’infos en cliquant ICI), représenté par M Nicolas Blanc, pour une matinée d’échange autour des parcours et de l’évaluation des droits en ITEP.

Cette rencontre faisait écho à la participation de jeunes de la Mayotte, le jeudi précédent, à un rallye organisé dans le cadre du projet JADE (Jeune Ambassadeurs des Droits auprès des Enfants). Ce rallye proposait des questions pédagogiques abordant les droits de l’enfant autour de thématiques essentielles, guerre, expression, famille loisir et santé … « un jeu de cartes sur ce qu’on a le droit et pas le droit de faire » commente Noah, jeune modérateur de cette table ronde.

En préambule, M Blanc a tout d’abord rappelé l’indépendance de l’instance qu’est le défenseur des droits, notamment au regard des problématiques de droit en santé mentale.

Les parents présents ont eu l’occasion de pouvoir exprimer la manière dont ils vivent le parcours de leurs enfants, entre milieu ordinaire et institutions spécialisées, nous retenons de leur témoignage  :

« Je n’étais pas d’accord. A l’école, on manquait d’infos et d’explications. J’avais l’impression de ne pas avoir le choix. Mais avec le temps, l’encadrement à l’ITEP vient comme un soulagement, on prend du recul. »

« Au début, on est perdu dans un labyrinthe de sigles, on ne sait pas trop ce qui est fait ici. On a du mal à faire confiance. Mon enfant avait du mal à dire ce qu’il ressentait. »
Au fil des échanges, les parents pointent le manque de temps et d’information, et décrivent le manque de communication coordonnées avec les intervenant de l’éducation nationale « qui voient les choses et interviennent de loin. Il y a beaucoup d’acteurs, mais cela manque de liant à l’école ».

En ce qui concerne l’ITEP, ils disent : « J’ai l’impression de trop solliciter les équipes. Pour moi, même un rendez-vous téléphonique est important. Cela m’aide à savoir où on en est, et comment nous comporter. Nous aussi on a besoin d’encouragements pour progresser. »

Pour les parents, l’instruction scolaire est primordiale, avec une peur d’une prise de retard trop importante.

Puis les jeunes prennent la parole, sans langue de bois, et parlent des problèmes rencontrés en milieu ordinaire avant d’arriver à la Mayotte. Ils expriment aussi clairement que les adultes restent pour eux les référents primordiaux en matière d’accès au droit : infirmier, policier, éducateurs …

A la question « comment est-ce qu’on arrive ici ? », plusieurs points communs reviennent : bagarres, colère, exclusions à répétition, déscolarisation …  

 « Je me sentais bien à l’école, mais sans mon traitement, je me défoulais ».

« Quand je suis arrivé à la Mayotte, je l’ai vécu comme un renvoi, on ne m’a pas donné d’explication. Mais maintenant ça se passe bien entre le temps à la Mayotte et le collège. » 

«En apprenant à gérer nos émotions, on gagne en maturité. »

Les jeunes sont les premiers à questionner et à vouloir s’emparer du projet d’orientation :
« J’ai un projet, je ne suis pas là pour rien, ça compte l’orientation. »

« On fini par comprendre qu’être rejeté de l’école, ce n’est pas une maladie. »

Ces échanges ont permis à  M François Delacourt, directeur de la Mayotte, d’apporter des précisions concernant la durée du temps de parcours, et la volonté de favoriser l’inclusion en milieu ordinaire.

« En moyenne, nous accompagnons un enfant 3 ans. Mais en évitant les ruptures brutales, pour ne pas vivre les allers-retours ou l’orientation en ITEP comme un rejet. »    

Enfin, les enfants ont montré toute l’importance des dispositifs de pédagogie institutionnelle, en particulier les « ronds » qui permettent aux enfants et aux équipes de discuter ensemble de la vie du fonctionnement des groupes, mais aussi du rôle des délégués : « dire la vérité, associer les jeunes qui ne sont pas là tout le temps et montrer l’exemple ».

mardi 26 juin 2018

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #6 : LA CREATION D'UN EXTERNAT


Alors qu’au court des années 60 La Mayotte atteint un certain équilibre, les idées concernant l’accueil des enfants en difficulté évoluent. L’internat reste un outil d’accompagnement tout à fait adapté, mais des questions émergent : Séparer l’enfant de sa famille est-il le meilleur moyen de le réconcilier avec celle-ci ? Comment depuis l’internat favoriser la réadaptation aux structures scolaires et professionnelles.

Dans ce contexte, l’idée d’un externat conçus pour faciliter la scolarité fait son chemin. La Mayotte possédant un parc suffisamment grand il devient naturel d’envisager sa construction à l’intention de la même catégorie d’enfants, recrutés dans un rayon de 20 km.

L’internat bénéficiera indirectement de cette création qui suppose une extension des locaux scolaire et la création de classe-ateliers permettant une première initiation professionnelle, des salles à manger, des bureaux, des logements. Il est également prévu de construire un gymnase et d’agrandir la cuisine.

Il est prévu d’accueillir dans ce nouvel établissement 80 enfants en internat et 120 en demi-internat, ce qui suppose une augmentation importante du personnel : Educateurs, enseignants, psychologues, médecins, personnel de service, personnel administratif. Un poste d’assistante sociale est également crée. Au total, pour environ 200 enfants, on compte 130 adultes.

La construction dure deux ans, de 1962 à 1964. Fernand Cortez et René Laborie jouent un rôle déterminant pour la création de ce nouveau dispositif et les porte de l’externat ouvrent en 1964.

La mutation de l’établissement et la mise en place d’une nouvelle organisation ajouté à l’augmentation du personnel conjugué aux réformes scolaires qui se mettent en place, correspondent à l’évolution pédagogique et thérapeutique et lors de ces années, encore et toujours la Mayotte s’adapte, se questionne, s’agrandie.

mardi 19 juin 2018

Les Albatros sur les routes du Val d’Oise.


Ils ont relevé le défi, ils sont repartis sur les routes pour la traditionnelle Ronde du Val d’Oise. Les Albatros, au retour de ce périple qui s’est tenu entre le 25 mai et le 2 juin nous racontent en images un moment d’effort et de partage. Des moments inoubliables.






lundi 11 juin 2018

Ouverture du PCPE La Mayotte – HEVEA.


En juin 2014, le rapport de Denis Piveteau intitulé « zéro sans solution » est initiateur de la RAPT : « Réponse Accompagnée Pour Tous ». Dans ce contexte, les Agences Régionales de Santé (ARS) ont lancé des appels à projets afin de créer pour chaque département un PCPE : Pôle de Compétences et Prestations Externalisées.

L’Association HEVEA et La Mutuelle La Mayotte portent conjointement la mise en place de celui du Val d’Oise, principalement localisé sur le site de Montlignon. Le PCPE est organisé d’une équipe de deux éducatrices spécialisées Laurence et Elsa, d’une infirmière Salomé, d’une psychologue Leslie et d’une secrétaire Noémie, encadrées par le coordinateur du pôle Salim Berradi. Il sera ouvert 262 jours par an avec une amplitude horaire de 8h à 20h en semaine et de 8h à 15h le samedi. Le Pôle pourra accompagner jusqu’à 40 personnes pendant une durée de 24 mois, toujours dans l’objectif d’atteindre l’orientation cible de la MDPH. Celle-ci se définissant par l’orientation notifiée par l’équipe du service d’évaluation de la MDPH mais qui n’est pas effective.

Le PCPE a vocation à répondre à des situations critiques et/ou en rupture d’accompagnement. Le dispositif ne propose pas d’accompagnement pérenne mais plutôt des prestations directes à l’enfant ou l’adulte en situation de handicap, dans l’attente de la réalisation de l’orientation cible de la MDPH. Les ambitions  sont centrées sur la mise en œuvre renforcée du Projet d’Accompagnement Global avec l’intervention coordonnée des professionnels du PCPE, des partenaires et des professionnels d’exercice libéral. Pour les situations complexes, le besoin de mettre en œuvre une réponse ad hoc mixant les dispositifs de façon à ce que chacun offre une partie de la réponse. Pour les personnes inscrites sur liste d’attente, il est nécessaire de construire une réponse mobilisant différents dispositifs dans l’attente de l’admission cible par un partenaire.  

Nos principaux objectifs pourront être de soutenir des interventions déjà existantes, de maintenir à domicile dans une démarche d’inclusion, d’accompagner à domicile et/ou en institution, d’anticiper et prévenir les situations de rupture de parcours, de gérer les transitions, de soutenir et guider les familles, de renforcer et valoriser les savoir-faire des proches aidants. 

Plus concrètement, lors d’une situation complexe la CDAPH instruit et étudie la demande de la personne handicapée. La notification MDPH, lorsque cela est jugé pertinent, oriente vers le PCPE. Le coordinateur du Pôle prend contact pour contractualiser le début de l’accompagnement. Ainsi, l’équipe interdisciplinaire peut commencer son évaluation des besoins et construire un Projet Personnalisé d’Accompagnement (PPA) qui viendra formaliser les prestations mises en place. Il s’agira de proposer, directement ou grâce aux partenaires et professionnels libéraux, 2 à 3 actes par semaines par personne accompagnée. L’ouverture effective ayant eu lieu le 12 février 2018, les premières orientations officielles de la  MDPH ont eu lieu et les admissions sont en cours.

L'équipe du PCPE devant ses locaux sur le site de Montlignon.


mardi 5 juin 2018

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #5 : LE THERAPEUTIQUE


A revisiter l’histoire de La Mayotte telle que nous la relate Robert Commin, nous voyons que les grandes orientations de soins et d’accompagnement auprès des enfants, telles qu’elles sont développées actuellement, étaient en germe et explorées il y a de cela quelques décennies. Nous réalisons, entre autre, que l’aspect thérapeutique de la prise en charge, est déjà, à la fin des années 50, largement investi.

En 1959 viennent à la Mayotte : 2 psychiatres pour effectuer 6 vacations d’une ½ journée par semaine, 1 pédiatre, 2 psychomotriciens, 1 orthophoniste et 2 psychologues. Ils reçoivent les enfants individuellement ou en petit groupe pendant les heures de classe ou lors des activités manuelles ou physiques. Durant les années 50, les psychologues utilisent beaucoup les tests de niveau d’efficience, plus rarement des tests projectifs. Ils se défendent d’une interprétation seulement fondée sur le résultat chiffré. Ils analysent longuement l’attitude de l’enfant devant les taches proposées pour ensuite comparer les comportements à quelques mois d’intervalle. Les entretiens individuels proposés par le psychologue sont de deux types.  Aux entretiens de contrôle s’ajoutent pour quelques enfants des psychothérapies systématiques.

Il est également observé que beaucoup d’enfant souffrent de «dysfonctionnement de la réalisation motrice ».  La plupart bénéficient donc d’un suivi en psychomotricité. La séance s’adresse à de petits groupes de 4 ou 5 enfants et dure 45 minutes. Elle comporte des exercices variés : Relaxation, agilité, coordination, équilibre, représentation et structuration spatio-temporelle.

L’orthophonie est individuelle. Elle est proche du travail scolaire habituel. Elle permet de débloquer des situations complexes au niveau des apprentissages nécessitant une approche spécifique.

Le médecin pédiatre, quand à lui, joue un rôle important dans l’établissement, mais reste à l’écart de la vie collective. Il se réclame de la médecine constitutionnelle.  Il recherche les dysfonctionnements neuro-hormonaux, les retards de croissance, pour évaluer leur incidence dans la formation des troubles du comportement.

Le rôle et la place du médecin psychiatre sont importants, mais suscitent parfois de l’inquiétude auprès des enfants qui sont reçus à leur arrivée, puis 2 où trois fois au court de l’année. Il peut proposer à certains enfants des traitements médicamenteux. Les traitements sont discutés en réunion de synthèse. Réunion à laquelle assiste le pôle thérapeutique. C’est une instance interdisciplinaire.  Elle permet de verbaliser ce que chacun pense et observe d’un enfant.

Dans les années 60 La Mayotte est devenu ce lieu où toutes les personnes qui participent à l’éducation, la scolarité, la thérapie et la santé de l’enfant conjuguent leurs savoirs, leur savoir faire et leur expérience spécifique en fonction de leur champ d’action afin de lui proposer un panel varié de réponses visant essentiellement à l’aider.

En quinze ans, entre 1948 et 1963, une maison d’enfant destinée à héberger provisoirement des enfants victimes de la guerre s’est métamorphosé en centre de Rééducation Médico-Pédagogique à l’intention d’une population dont les caractéristiques se sont dégagées progressivement de l’expérience conjointe de tous les professionnels.

lundi 4 juin 2018

Journée de formation Inter ITEP.



Nos pratiques évoluent, le public change, la société se transforme. Il est important, voire même impératif, de rester innovant et de se tenir informé des courants et des approches nouvelles permettant l’accompagnement des enfants.

C’est dans cette mouvance que s’est tenu le 1er juin une journée d’étude regroupant les professionnels des ITEP de la MLM.  C’est au bas mot 150 professionnels qui se sont déplacé pour partager ce moment.

La matinée fut l’occasion d’entendre le Docteur Martinet, psychiatre, neurologue et pédiatre, nous exposer la pertinence et les différentes pistes de travail et d’analyses que proposent les neurosciences pour aborder les difficultés rencontrées par les jeunes en ITEP, tant en ce qui concerne les trouble de l’attention et du comportement, que pour tout ce qui touche à la scolarité.

Dr Martinet.

Le midi un magnifique buffet préparé par le personnel de la cuisine nous a permis de prendre des forces et de se retrouver autour de moments conviviaux.

Claire Revel, François Delacourt et Salim Berradi

L’après midi fut dévolu aux interventions de Marie-Laure, professeur de Shiatsu, et de Ryad, éducateur, qui anime une activité de Taî-so. Tous deux interviennent sur l’ITEP Paolo Freiré. Ils ont pu nous rendre compte de la pertinence de telles techniques auprès des enfants. Le Shiatsu étant une technique issue de la médecine japonaise mettant en avant des points de pression pouvant influer sur le corps et l’esprit, pour aider les jeunes à se sentir mieux, à s’apaiser et à terme à pouvoir l’utiliser eux-mêmes.


De belles expériences partagées qui feront certainement leur chemin dans l’évolution de nos approches et notre accueil.

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #4 :Vers une nouvelle organisation.


Dans les années 50 les grands travaux de La Mayotte battent leur plein. C’est une époque de transformation non seulement pour ce qui touche au site et à l’architecture, mais aussi pour tout ce qui concerne l’organisation générale. En effet en 1955, à la suite de l’édification du « pavillon des Aînés » l’effectif total atteint alors 79 enfants, il est important d’inventer de nouveaux outils.


C’est une nouvelle ère qui commence. La vie s’organise autour de quatre, puis de cinq groupes d’une quinzaine d’enfants. Garçons et filles sont placés sous la responsabilité d’un éducateur, d’une éducatrice et d’un instituteur ou d’une institutrice. Tout s’articule autour du groupe. Ainsi, la classe est, elle aussi, une activité de groupe. On peut dire qu’à cette époque le groupe classe et à la base du travail éducatif.

Les groupes sont constitués en septembre. Ils rassemblent des enfants du même âge et de niveaux scolaires comparables tout en tenant compte de leur développement personnel et de leur maturité affective et sociale. Chaque groupe mène donc une vie relativement autonome et met en avant un travail collectif qui s’appui sur des instances de réflexions et de régulation de l’organisation. Car il ne suffit pas de proposer des activités pour régler tous les problèmes relationnels que connaissent les enfants. Il est important que les enfants expriment ce qu’ils ressentent, ce qu’ils souhaitent. A cet effet est créé le Rond de Groupe. Il porte sur la vie collective et réuni tous les enfants avec éducateurs et instituteur une fois par semaine. On y organise la vie collective, on règle les différends, on évoque les moments graves.

Dans le même temps est crée la même instance au niveau institutionnel. C’est le Rond Général. Il vient répondre à la nécessité de la concertation et de l’harmonisation des actions qui se tiennent au sein de La Mayotte. Réunion hebdomadaire qui se tient le mardi soir de 21h à 23h. Elle regroupe tout le personnel éducatif et enseignant, l’infirmière, le directeur général et le directeur pédagogique. C’est une réunion informelle : chacun peut y prendre la parole et aborder les sujets qui le préoccupent. C’est le lieu où s’organisent les activités collectives, où se fixent les règles de la vie commune, où s’échangent les informations. Le rond reflète la vie de l’établissement.

© Le blog de la Mayotte
Maira Gall