lundi 18 décembre 2017

Course d’orientation.

Ce projet qui s’inscrit sur toute l’année comprend 10 enfants du groupe des Korrigans de l‘ITEP Robert Commin. Il se déroule tous les jeudis après midi de 13h30 à 16h00 et est encadré par Mickael (éducateur), Amandine (éducatrice) et Arnaud (professeur des écoles).

« Nous sommes en train de constituer deux groupes de cinq enfants, explique Mickael.  Pour l’instant nous cherchons le bon équilibre. Il doit y avoir dans chaque groupe des éléments pouvant être moteur et plus autonomes et des enfants pour lesquels il est encore compliqué de se repérer ou qui manquent de confiance en eux.

Nous avons pensé cette activité en plusieurs étapes. Dans un premier temps il s’agissait de se familiariser à l’utilisation de la boussole et à la lecture d’une carte. C’est pourquoi nous avons débuté par des chasses aux objets dans la Mayotte, un lieu bien connu des enfants et dans lequel ils ont leurs repères : débusquer un arbre particulier, une sculpture, un lieu spécifique …

A la suite de quoi, nous sommes sortis de ce cadre rassurant pour commencer à explorer les alentours, les chemins forestiers en lisière de forêt pour ensuite quitter ces sentiers et pousser plus loin. C'est-à-dire, commencer à perdre les repères et n’avoir plus que la carte, la boussole et le collectif comme outil sur lesquels s’appuyer pour se diriger. Puis, nous avons poussé encore plus loin encore.Nous avons investi les espaces urbains proches. La ville de Montlignon, en l’occurrence. Il s’agissait de parvenir le plus vite possible à l’église de Montlignon en respectant des passages obligatoires par plusieurs étapes.

Mais nous voulons aller encore plus loin, multiplier les expériences. Pour cela, les vélos que nous allons acquérir sont un outil important, et nous remercions Les Amis de la Mayotte de nous avoir soutenu financièrement. Les vélos permettront d’aller plus loin et plus vite, de parcourir de plus grandes distances et de continuer à mettre en avant l’aspect sportif de l’activité. Nous avons également le projet d’organiser une chasse aux monuments célèbres sur Paris pour utiliser les transports en communs. 

En fin d’année nous aimerions proposer aux enfants une sorte de Koh Lanta. Il y aurait des activités sportives opposant les deux équipes. Nous avons contacté Cédric de Koh Lanta. Il suit notre projet et pourrait éventuellement en être le parrain.  Cela serait bien qu’il vienne nous voir. Cela serait très valorisant pour les enfants.

La course d’orientation a de nombreux intérêts, mais le plus attrayant est l’aspect ludique. C’est très important. Cela peut paraître un peu naïf, mais la joie est un outil éducatif très intéressant qui n’est pas si souvent mis en avant. Quelle joie de courir et de marcher à travers la forêt et de partager ce plaisir ! Les enfants, pour l’activité, sont munis d’une boussole et d’une carte.  Ils doivent aller d’un point à un autre, en terrains variés, le plus souvent inconnus et en principe, en se déplaçant rapidement, car cela reste une course. L’idée de compétition perdure, mais elle se décline sous une autre forme que dans la pratique du sport. Les enfants ne s’opposent pas directement, ils se confrontent en premier lieu à l’environnement, à l’espace dans lequel ils doivent évoluer et traverser.

Le projet essentiel de la course d’orientation et d’apprendre à se repérer dans l’espace et dans le temps. Nous voulons développer l’autonomie, l’estime de soi, l’esprit d’équipe et d’entraide.  La frustration aussi, puisqu’il s’agit d’une quand même d’une compétition. Il y a des gagnants et des perdants. »


Les cartes utilisées pour la course d’orientation sont plus détaillées et plus précises que les cartes topographiques et les légendes ne sont pas les mêmes. Elles indiquent clairement les obstacles pouvant survenir lors de la course.  Les détails perçus au niveau de l’œil et la pénétrabilité de la forêt. Les cartes sont généralement produites par des bénévoles, voire des entrepreneurs aux échelles 1/4000, 1/5000, 1/10000 et 1/15000. Elles possèdent également un code couleurs spécifique.



lundi 11 décembre 2017

Le sport au collège.



Pour la troisième année consécutive l’ITEP René Laborie propose aux groupes des Artistes et des Baladins de s’inscrire à L’UNSS au sein du Collège Wanda Landowska.  

Ce projet interdisciplinaire comprend une quinzaine de jeunes et cinq adultes. Trois éducateurs (Fathé, Nicolas et Bachir) et deux enseignantes (Manon et Dorianne).

Tous les mercredis après midi ils peuvent bénéficier des installations du collège pour pratiquer le football, le tennis de table ou le badminton. Ce sont les professeurs du collège qui encadrent les entraînements. Le but n’est pas de privilégier uniquement les jeunes qui auraient des aptitudes sportives, mais tous ceux pouvant en retirer un certain profit en fonction de leur projet.

Aux yeux des jeunes, La participation aux compétitions est importante, et en cas de qualification les adultes s’organisent pour qu’ils s’y rendent, que ce soit sur une après midi ou sur toute la journée et cela sur toute l’Ile de France. Ce projet est essentiellement le moyen de travailler l’ouverture sur l’extérieur et d’avoir un « pied » dans le collège afin de préparer les intégrations tout en valorisant l’esprit sportif, l’attitude et la confrontation aux autres dans un bon esprit. 


Foot Inter ITEP.



L’activité est chapeautée par Bachir, éducateur sur l’ITEP Laborie. Centrée sur la pratique du football elle prend chaque année un peu plus d’envergure. Nous nous sommes entretenus avec Bachir qui nous expose les grandes lignes de ce projet.

« A la base, il y a de cela cinq maintenant, il n’y avait que les Baladins et les Pastoureaux.  L’idée était de créer une activité à l’extérieur avec des jeunes issus de différentes structures pour aller vers une nouvelle dynamique.  Nous avons pu bénéficier des installations du Cosmo Taverny qui met aussi à notre disposition, les jeudis après midi de 14h à 16h, un éducateur diplômé du club pour encadrer les entrainements.

C’est vraiment un partenariat avec le Cosmo, dans le sens fort du terme. Ils nous soutiennent.  Sans eux ça serait différent et n’aurait pas le même impact.  Depuis cette année le projet est encore plus ambitieux. Nous emmenons 26 jeunes : des Korrigans et des Pastoureaux de l’ITEP Commin, des Baladins de l’ITEP Laborie et des jeunes de l’ITEP Marines.

Nous ne proposons pas uniquement cette activité à des jeunes qui sont bons au foot. L’aptitude sportive n’est pas un élément de sélection.  Nous partons du projet de l’enfant et c’est toujours intéressant de mélanger les niveaux parce que tout le monde progresse.  La motivation est essentielle et permet de se dépasser, de s’entraider. C’est la cohésion qui forme une équipe. C’est faire avec les points forts et les points faibles de tous pour avancer.

Le tournois que nous organisons en fin d’année est un moteur essentiel pour cela, c’est une récompense, cela génère beaucoup de motivation. Les jeunes donnent le meilleur d’eux-mêmes et laissent les conflits hors du terrain. Lors de ce tournoi ils joueront contre d’autres clubs. Nous participerons également aux évènements Handisport avec la fédération française de sport adapté.  Là ils rencontrent des enfants d’IME et d’autres ITEP. C’est un moyen de multiplier les échanges.

Il faut que les jeunes sortent, qu’ils fassent des rencontres. Le foot est juste un moyen d’y parvenir et avec le sport collectif ils y arrivent en tant qu’équipe, c’est encore mieux. Nous aimerions, cette année, équiper les jeunes avec la même tenue, mais les fonds nous manquent.  C’est important de porter le même maillot, ça fédère, ça crée du lien, une force.  C’est de cette force dont ils ont besoin pour dépasser les difficultés de la vie et quand on leur donne les moyens ils y parviennent. Tous les ans, en fin d’année, ils me demandent si on va continuer.  Ils sont dans l’envie, dans la perspective et du coup ils sont à l’origine de l’ampleur toujours plus grande du projet. »



mardi 5 décembre 2017

La somme des moyens dépasse le tout.



L’articulation de plusieurs activités proposées peuvent, parfois, avoir l’effet de concilier de manière harmonieuse différents aspects de la prise en charge de l’enfant pour en faire émerger toutes les possibilités et donner à voir que l’association de certaines sommes donne bien plus que l’addition du tout.

C’est ce que proposent Ryad (Taïso), Stéphanie (Relaxation) et Marie-Laure (Shiatsu) au sein de L'ITEP Marines. Une réelle articulation de différentes activités qui est pensée pour offrir aux enfants un travail autour du corps, de sa posture, de son interaction avec l’autre et l’exploration de son monde intérieur. Un travail en harmonie, donc et en interdisciplinarité puisque cela s’articule autour de trois pratiques spécifiques mais complémentaires, se faisant écho.  Ces trois activités s’ajoutent.  Il faut voir ce projet dans son ensemble pour en saisir la portée totale et innovante ainsi que les bénéfices qui en découlent. Ces trois activités sont proposées séparément mais avec l’idée d’une correspondance, d’une circulation, d’une respiration.

Le Shiatsu est une technique qui consiste à exercer un enchaînement de pressions et d’étirements avec les pouces et les mains sur les méridiens d’acupuncture qui parcourent le corps.  Il contribue à un mieux être et au-delà de l’effet de détente permet de soulager les tensions physiques et psychiques.

Le Taïso est une méthode moderne construite à partir d’exercices traditionnels de préparation au judo. Sa pratique permet de bien préparer le corps, d’améliorer la maîtrise des gestes, d’augmenter la souplesse et d’apprendre à se relaxer.


La Relaxation, en thérapie psychomotrice, est une expérience corporelle de détente et de conscience du corps qui oriente vers la verbalisation du ressenti. C’est une manière d’amener l’enfant à retrouver une enveloppe contenante et fiable tout en étant le support à la symbolisation.

lundi 4 décembre 2017

Les stages à la Mutuelle La Mayotte.



Pour tous les jeunes qui passent par la Mutuelle La Mayotte, il est important de préparer demain et de pouvoir découvrir le secteur professionnel.  C’est même un des objectifs forts de la mission de l’ITEP Laborie.  Pour cela les stages sont un outil essentiel, voire même obligatoire pour les jeunes scolarisé puisqu’il est imposé par l’éducation nationale qu’ils effectuent des périodes d’observations au sein d’entreprises pour valider leur année, au risque de redoubler.  A travers les stages ce sont l’autonomie, l’intégration, l’ouverture et la valorisation qui sont mis en avant.

Pour les adultes qui encadrent les jeunes dans cette démarche, ce projet se décline en plusieurs étapes.  Dans un premier temps il s’agit de travailler les prés requis sur le groupe à travers les temps scolaires et les sorties à l’extérieur.  Ronan, éducateur sur le groupe des Artistes, précise « qu’il est compliqué pour un jeune de 14 ans de trouver un stage par lui-même, un lieu de stage, il faut les accompagner ».  Pour cela Ronan tient à remercier le personnel de la cuisine de la Mayotte qui ne cesse d’accueillir les jeunes.  « Ce stage en interne est un plus.  C’est un tremplin pour eux ».

Kenan, stagiaire en 4ème au collège Pierre de Ronsard :

Ancien jeune de l’ITEP Robert Commin, Il réalise actuellement un stage d’une semaine dans les cuisines de la Mutuelle La Mayotte, qui accueille régulièrement des stagiaires venant des établissements de la Mayotte, mais aussi extérieurs.

Dans le cas de Kenan, c’est la difficulté de trouver un stage qui l’a encouragé à se tourner vers la Mutuelle La Mayotte : « C’est dur de trouver un stage quand on est en quatrième, les entreprises prennent plutôt des stagiaires de troisième, et vue que j’aimais bien cette école, et que je savais qu’ils prenaient des stagiaires en cuisine, je suis venu ici. »

Ainsi il aide à la préparation et au service pour plusieurs groupes.

Ce que le stage lui apporte, selon lui, c’est de « découvrir le monde du travail et la cuisine, même s’il ne veut pas en faire son métier. »

Et le métier qu’il aimerait exercer … « Pompier ».

Cela montre un lien fort entre les jeunes des établissements, ou les ayant quittés, avec les différentes structures proposées au sein de La Mayotte. Comme Kenan, ils n’hésitent pas à faire appel à ce lien pour construire leur avenir. 

Le stage en entreprise est donc une étape clé dans la construction du projet professionnel individuel des jeunes. Il est important, par exemple, pour celui qui à pour objectif de rejoindre un CFA de trouver un stage en lien avec le futur qu’il envisage.

Boxe éducative à l’ITEP Marines.



Un groupe d’enfants de l’ITEP Marines enfile les gants pour s’initier à une activité animée par Anne Corvaisier et Emilie Guerin.


Le but de cette activité, où il faut s’attendre à recevoir et à donner des coups, est de favoriser l’estime de soi tout en maîtrisant le contrôle de ses émotions. La valorisation et la confiance en soi est essentiel au développement de l’enfant. Dans cette mise en situation pour le moins déstabilisante, l’enfant est amené à se dépasser, à surmonter ses peurs ou sa colère et ainsi canaliser de manière positive son énergie afin transformer son agressivité. 

Pour pratiquer la boxe Anglaise il faut accepter le contact physique tout en respectant les règles de sécurité et le règlement.  Au cours de cette pratique les enfants sont également amenés à assumer d’autres rôles que celui de boxer.  Il leur est proposé d’arbitrer, de juger et de conseiller.  L’effet escompté est alors de leur donner la possibilité d’appréhender l’ensemble des positions inhérentes à ce sport, de se décaler, en quelque sorte, pour mieux vivre la pluralité des espaces l’amenant à se construire pour lui-même en relation avec les autres.




© Le blog de la Mayotte
Maira Gall