lundi 24 septembre 2018

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #8 : UN NOUVEAU DEPART


Les années 70 sont marquées par le départ à la retraite du père fondateur, Fernand Cortez. René Laborie devient directeur général pour quelques années avant de partir à son tour en 1978. Ce double départ signe la fin d’une époque. La direction de René Laborie s’inscrit dans une réalité sociale pesante qui soumet La Mayotte à une réflexion permanente, une remise en cause de ses acquis. La société est en mouvement et il faut y inscrire la pensée déployée par F. Cortez. Il faut évaluer le chemin parcouru et absorber les courants de pensés nouveaux pour avancer.

C'est J.P. Desmoulin leur succède. Homme réfléchi, ouvert et accueillant aux idées des autres. Il est acquis à la recherche, il ouvre l’institution sur l’extérieur. Ce qui apparaît alors comme une révolution. Il est porteur d’une pensée à long terme et s’intéresse à La Mayotte aussi sur le plan des enjeux institutionnels. Il est docteur en psychologie, cela fait de lui un digne héritier de F. Cortez et de l’équipe de psychologues qu’il avait modélisé.

J.P. Desmoulin intensifie ses réflexions sur l’intégration scolaire et créée un appartement à l’extérieur pour des enfants scolarisé en ville. Il pousse à la création d’une classe au sein d’un établissement avec des professeurs venant de l’extérieur. Il prône l’interdisciplinarité. Éducateurs et instituteurs font partie intégrante du processus soignant.

Durant cette période, le champ thérapeutique évolue notoirement. On passe de la psychologie scientifique avec son cortège de tests et de QI à l’anthropologie psychanalytique telle J. Foessel, Psychiatre à La Mayotte, l’appellera. J.P. Desmoulin, tout à sa volonté d’ouverture, met en place une logique de soins externalisés. Cela se matérialise au sein de l’institution par le couloir des PPR, chaque psychiatre, psychologue, orthophoniste, psychomotricienne y a son bureau dans lequel il peut recevoir l’enfant.

© Le blog de la Mayotte
Maira Gall