mardi 25 février 2020

La Communication Non Violente, ou, la CNV.




Par Pierre-Alain, éducateur.

Ce samedi 18 janvier, les DITEP Commin et Laborie ont assisté à une conférence sur la communication non violente. Les familles des enfants que nous accompagnons étaient également conviées et un grand nombre d’entres-elles se sont déplacées.

Cette conférence, présentée sous formes de petites scènes, était animée par la Compagnie du Théâtre du Fil de la Vie et plus particulièrement par Carole Delery et Muriel Gorius.

Carole et Muriel ont pu nous exposer les grands principes de la CNV de manière ludique, mais consistante. Une introduction qui mériterait d’être davantage déployée.

La communication non violente est un processus de communication élaboré par Marshall Rosenberg, psychologue disciple de Carl Rogers, qui propose de mettre en avant la bienveillance et l’empathie qui sommeillent en nous, ou que nous n’osons exprimer du fait de notre éducation et des habitudes allant à contre courant de ce besoin pourtant essentiel.

Muriel et Carole ont dès lors tentées de nous chambouler dans nos habitudes, dans notre schéma de pensée et de réaction en nous demandant de nous questionner, d’envisager un autre mode relationnel avec l’autre. Par exemple, communiquer sans chercher à nuire, développer l’authenticité, s’ouvrir et accueillir, écouter vraiment sans chercher à couper la parole. Dialoguer, c’est avant tout savoir écouter.

La CNV, c’est se remettre en question, se questionner sur nos habitudes, nos réflexes, nos conditionnements. C’est d’abord se donner les moyens de se mettre en lien avec soi-même pour envisager autrui dans une démarche reposant sur notre bienveillance naturelle.

Néanmoins il n’est pas aisé de se remettre en question quand depuis des années nous avons une manière d’entrer en relation avec l’autre, que nous avons des réflexes, des moyens de nous protéger, de contrôler, de maîtriser notre rapport au monde. Il y a un vacillement inaugural qu’il est parfois compliqué d’intégrer. L’ouverture à un autre système de communication n’est pas aisée.

Marshall Rosenberg part de sa conviction que l’homme est porté naturellement à aider l’autre, à donner. Recevoir, s’ouvrir à l’autre, l’écouter, mais aussi Ecouter nos besoins et ses besoins quand ils entrent en compétition. Ces émotions parfois contradictoires qui nous traversent, il faut tenter de les différer, accepter d’être différent, d’être pris dans des désirs opposés. Pour cela, il est important d’exprimer ses sentiments, ses émotions et ses attitudes.

Carole et Muriel nous ont permis d’assister aux différentes phases pouvant aller d’une communication unilatérale et fermée qui génère de la friction, des conflits à une solution non violente, qui prend réellement mes besoins et les besoins de l’autre en compte pour trouver un terrain d’entente. Ce n’est pas toujours possible. Elles nous ont donné des outils, en particulier les deux types de discours ou d’attitude pouvant s’opposer. Le chacal et la girafe.

Le chacal est au ras du sol. Il aboie, il râle, n’écoute que ses besoins, là maintenant, tout de suite. La girafe prend par nature de la hauteur. Elle arrive à mettre de la distance entre elle et ce qui pourrait être source de soucis et à se questionner quand à ce qu’elle veut et peut pour elle et pour l’autre.

Dans ce compte rendu j’espère ne pas avoir dénaturé la pensée défendue par la compagnie du théâtre de la vie et par Marshall Rosenberg. Je voulais ici dire comment cette pensée m’avait traversé, comment j’y avais un temps été récalcitrant, pour y voir au fur et à mesure les possibilités et les ouvertures qu’elle véhicule.

Pour découvrir la compagnie de Théâtre du Fil de la Vie, vous pouvez cliquer ICI.

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Maira Gall