Par Pierre-Alain, éducateur.
Ce
samedi 18 janvier, les DITEP Commin et Laborie ont assisté à une conférence sur
la communication non violente. Les familles des enfants que nous accompagnons
étaient également conviées et un grand nombre d’entres-elles se sont déplacées.
Cette
conférence, présentée sous formes de petites scènes, était animée par la Compagnie
du Théâtre du Fil de la Vie et plus particulièrement par Carole
Delery et Muriel Gorius.
Carole
et Muriel ont pu nous exposer les grands principes de la CNV de manière
ludique, mais consistante. Une introduction qui mériterait d’être davantage
déployée.
La
communication non violente est
un processus de communication élaboré par Marshall Rosenberg, psychologue disciple de Carl Rogers, qui
propose de mettre en avant la bienveillance et l’empathie qui sommeillent en
nous, ou que nous n’osons exprimer du fait de notre éducation et des habitudes
allant à contre courant de ce besoin pourtant essentiel.
Muriel
et Carole ont dès lors tentées de nous chambouler dans nos habitudes, dans
notre schéma de pensée et de réaction en nous demandant de nous questionner,
d’envisager un autre mode relationnel avec l’autre. Par exemple, communiquer sans
chercher à nuire, développer l’authenticité, s’ouvrir et accueillir, écouter
vraiment sans chercher à couper la parole. Dialoguer, c’est avant tout savoir
écouter.
La
CNV, c’est se remettre en question, se questionner sur nos habitudes, nos réflexes,
nos conditionnements. C’est d’abord se donner les moyens de se mettre en lien avec
soi-même pour envisager autrui dans une démarche reposant sur notre
bienveillance naturelle.
Néanmoins
il n’est pas aisé de se remettre en question quand depuis des années nous avons
une manière d’entrer en relation avec l’autre, que nous avons des réflexes, des
moyens de nous protéger, de contrôler, de maîtriser notre rapport au monde. Il
y a un vacillement inaugural qu’il est parfois compliqué d’intégrer. L’ouverture
à un autre système de communication n’est pas aisée.
Marshall
Rosenberg part de sa conviction que l’homme est porté naturellement à aider
l’autre, à donner. Recevoir, s’ouvrir à l’autre, l’écouter, mais aussi Ecouter nos
besoins et ses besoins quand ils entrent en compétition. Ces émotions parfois
contradictoires qui nous traversent, il faut tenter de les différer, accepter
d’être différent, d’être pris dans des désirs opposés. Pour cela, il est
important d’exprimer ses sentiments,
ses émotions et ses attitudes.
Carole et Muriel nous ont permis d’assister aux différentes phases
pouvant aller d’une communication unilatérale et fermée qui génère de la
friction, des conflits à une solution non violente, qui prend réellement mes
besoins et les besoins de l’autre en compte pour trouver un terrain d’entente.
Ce n’est pas toujours possible. Elles nous ont donné des outils, en particulier
les deux types de discours ou d’attitude pouvant s’opposer. Le chacal et la
girafe.
Le chacal est au ras du sol. Il aboie, il râle, n’écoute que ses besoins,
là maintenant, tout de suite. La girafe prend par nature de la hauteur. Elle
arrive à mettre de la distance entre elle et ce qui pourrait être source de
soucis et à se questionner quand à ce qu’elle veut et peut pour elle et pour
l’autre.
Dans ce compte rendu j’espère ne pas avoir dénaturé la pensée défendue
par la compagnie du théâtre de la vie et par Marshall Rosenberg. Je voulais ici
dire comment cette pensée m’avait traversé, comment j’y avais un temps été
récalcitrant, pour y voir au fur et à mesure les possibilités et les ouvertures
qu’elle véhicule.
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