Depuis le début de l’année,
Benoit, éducateur des Pastoureaux, propose aux jeunes du groupe des sorties
culturelles. Ils se sont ainsi rendus au musée Guimet pour y découvrir les arts
asiatiques, au musée du quai Branly pour y admirer les arts des
civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques ... Benoit, chaque
semaine leur fait découvrir de nouveaux continents, de nouveaux espaces, de
nouveaux mondes, de nouvelles formes. D’autres façons de penser et de voir, de
représenter l’homme et la vie : découvrir des Humanités qui sont aussi les nôtres.
Benoit nous explique
sa démarche : « Je pense qu’il est important de se déplacer, d’aller
physiquement à la rencontre de l’art, de tous les arts et des différentes
manières de s’exprimer.
Le monde dans
lequel nous vivons est accessible avec quelques clics. Nous pouvons voyager à
l’autre bout du monde sans bouger de notre salon. Je défends l’idée que nous devons aussi appréhender les choses réellement, nous y confronter depuis le corps. C’est
important d’aller vers la culture, de faire ce chemin pour la rencontrer, de
prendre du temps pour y aller. C’est également une manière d’aller à la
rencontre de l’autre, des autres façons de vivre ou de se repérer.
Des visages et des masques au musée du quai Branly. |
Sur le chemin du
retour nous échangeons beaucoup autour de ce que nous avons vu, ce qui
nous a plu, ce qui nous a choqué ou que
nous trouvons bizarre. Les mots sont importants pour comprendre. Les mots
deviennent le lieu et le lien pour palier nos difficultés et nous comprendre. Bien
souvent les difficultés entre les personnes proviennent du fait qu’ils
n’arrivent pas à communiquer leurs ressentis, leurs émotions. C’est ce que nous
tentons de faire sur le groupe. Dire ce que nous ressentons. J’imagine que
c’est parfois aussi rencontrer l’autre qui est en nous et que nous ne voyons
pas.
Parfois les jeunes
n’adhèrent pas. Ils ne comprennent pas vraiment l’intérêt de telles sorties.
C’est une démarche un peu longue à laquelle je les convie. Mais je ne leur
demande pas d’emblée d’être disponible. Quand nous entrons dans les musées je
leur dis qu’il faut envisager ça comme une promenade. On n’est pas obligé de
tout regarder. Il faut se laisser porter et s’arrêter devant ce qui nous parle,
nous interpelle. Glaner ici et là. »
Promenade au musée de l'Homme (et de la Femme) ! |