mardi 26 juin 2018

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #6 : LA CREATION D'UN EXTERNAT


Alors qu’au court des années 60 La Mayotte atteint un certain équilibre, les idées concernant l’accueil des enfants en difficulté évoluent. L’internat reste un outil d’accompagnement tout à fait adapté, mais des questions émergent : Séparer l’enfant de sa famille est-il le meilleur moyen de le réconcilier avec celle-ci ? Comment depuis l’internat favoriser la réadaptation aux structures scolaires et professionnelles.

Dans ce contexte, l’idée d’un externat conçus pour faciliter la scolarité fait son chemin. La Mayotte possédant un parc suffisamment grand il devient naturel d’envisager sa construction à l’intention de la même catégorie d’enfants, recrutés dans un rayon de 20 km.

L’internat bénéficiera indirectement de cette création qui suppose une extension des locaux scolaire et la création de classe-ateliers permettant une première initiation professionnelle, des salles à manger, des bureaux, des logements. Il est également prévu de construire un gymnase et d’agrandir la cuisine.

Il est prévu d’accueillir dans ce nouvel établissement 80 enfants en internat et 120 en demi-internat, ce qui suppose une augmentation importante du personnel : Educateurs, enseignants, psychologues, médecins, personnel de service, personnel administratif. Un poste d’assistante sociale est également crée. Au total, pour environ 200 enfants, on compte 130 adultes.

La construction dure deux ans, de 1962 à 1964. Fernand Cortez et René Laborie jouent un rôle déterminant pour la création de ce nouveau dispositif et les porte de l’externat ouvrent en 1964.

La mutation de l’établissement et la mise en place d’une nouvelle organisation ajouté à l’augmentation du personnel conjugué aux réformes scolaires qui se mettent en place, correspondent à l’évolution pédagogique et thérapeutique et lors de ces années, encore et toujours la Mayotte s’adapte, se questionne, s’agrandie.

mardi 19 juin 2018

Les Albatros sur les routes du Val d’Oise.


Ils ont relevé le défi, ils sont repartis sur les routes pour la traditionnelle Ronde du Val d’Oise. Les Albatros, au retour de ce périple qui s’est tenu entre le 25 mai et le 2 juin nous racontent en images un moment d’effort et de partage. Des moments inoubliables.






lundi 11 juin 2018

Ouverture du PCPE La Mayotte – HEVEA.


En juin 2014, le rapport de Denis Piveteau intitulé « zéro sans solution » est initiateur de la RAPT : « Réponse Accompagnée Pour Tous ». Dans ce contexte, les Agences Régionales de Santé (ARS) ont lancé des appels à projets afin de créer pour chaque département un PCPE : Pôle de Compétences et Prestations Externalisées.

L’Association HEVEA et La Mutuelle La Mayotte portent conjointement la mise en place de celui du Val d’Oise, principalement localisé sur le site de Montlignon. Le PCPE est organisé d’une équipe de deux éducatrices spécialisées Laurence et Elsa, d’une infirmière Salomé, d’une psychologue Leslie et d’une secrétaire Noémie, encadrées par le coordinateur du pôle Salim Berradi. Il sera ouvert 262 jours par an avec une amplitude horaire de 8h à 20h en semaine et de 8h à 15h le samedi. Le Pôle pourra accompagner jusqu’à 40 personnes pendant une durée de 24 mois, toujours dans l’objectif d’atteindre l’orientation cible de la MDPH. Celle-ci se définissant par l’orientation notifiée par l’équipe du service d’évaluation de la MDPH mais qui n’est pas effective.

Le PCPE a vocation à répondre à des situations critiques et/ou en rupture d’accompagnement. Le dispositif ne propose pas d’accompagnement pérenne mais plutôt des prestations directes à l’enfant ou l’adulte en situation de handicap, dans l’attente de la réalisation de l’orientation cible de la MDPH. Les ambitions  sont centrées sur la mise en œuvre renforcée du Projet d’Accompagnement Global avec l’intervention coordonnée des professionnels du PCPE, des partenaires et des professionnels d’exercice libéral. Pour les situations complexes, le besoin de mettre en œuvre une réponse ad hoc mixant les dispositifs de façon à ce que chacun offre une partie de la réponse. Pour les personnes inscrites sur liste d’attente, il est nécessaire de construire une réponse mobilisant différents dispositifs dans l’attente de l’admission cible par un partenaire.  

Nos principaux objectifs pourront être de soutenir des interventions déjà existantes, de maintenir à domicile dans une démarche d’inclusion, d’accompagner à domicile et/ou en institution, d’anticiper et prévenir les situations de rupture de parcours, de gérer les transitions, de soutenir et guider les familles, de renforcer et valoriser les savoir-faire des proches aidants. 

Plus concrètement, lors d’une situation complexe la CDAPH instruit et étudie la demande de la personne handicapée. La notification MDPH, lorsque cela est jugé pertinent, oriente vers le PCPE. Le coordinateur du Pôle prend contact pour contractualiser le début de l’accompagnement. Ainsi, l’équipe interdisciplinaire peut commencer son évaluation des besoins et construire un Projet Personnalisé d’Accompagnement (PPA) qui viendra formaliser les prestations mises en place. Il s’agira de proposer, directement ou grâce aux partenaires et professionnels libéraux, 2 à 3 actes par semaines par personne accompagnée. L’ouverture effective ayant eu lieu le 12 février 2018, les premières orientations officielles de la  MDPH ont eu lieu et les admissions sont en cours.

L'équipe du PCPE devant ses locaux sur le site de Montlignon.


mardi 5 juin 2018

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #5 : LE THERAPEUTIQUE


A revisiter l’histoire de La Mayotte telle que nous la relate Robert Commin, nous voyons que les grandes orientations de soins et d’accompagnement auprès des enfants, telles qu’elles sont développées actuellement, étaient en germe et explorées il y a de cela quelques décennies. Nous réalisons, entre autre, que l’aspect thérapeutique de la prise en charge, est déjà, à la fin des années 50, largement investi.

En 1959 viennent à la Mayotte : 2 psychiatres pour effectuer 6 vacations d’une ½ journée par semaine, 1 pédiatre, 2 psychomotriciens, 1 orthophoniste et 2 psychologues. Ils reçoivent les enfants individuellement ou en petit groupe pendant les heures de classe ou lors des activités manuelles ou physiques. Durant les années 50, les psychologues utilisent beaucoup les tests de niveau d’efficience, plus rarement des tests projectifs. Ils se défendent d’une interprétation seulement fondée sur le résultat chiffré. Ils analysent longuement l’attitude de l’enfant devant les taches proposées pour ensuite comparer les comportements à quelques mois d’intervalle. Les entretiens individuels proposés par le psychologue sont de deux types.  Aux entretiens de contrôle s’ajoutent pour quelques enfants des psychothérapies systématiques.

Il est également observé que beaucoup d’enfant souffrent de «dysfonctionnement de la réalisation motrice ».  La plupart bénéficient donc d’un suivi en psychomotricité. La séance s’adresse à de petits groupes de 4 ou 5 enfants et dure 45 minutes. Elle comporte des exercices variés : Relaxation, agilité, coordination, équilibre, représentation et structuration spatio-temporelle.

L’orthophonie est individuelle. Elle est proche du travail scolaire habituel. Elle permet de débloquer des situations complexes au niveau des apprentissages nécessitant une approche spécifique.

Le médecin pédiatre, quand à lui, joue un rôle important dans l’établissement, mais reste à l’écart de la vie collective. Il se réclame de la médecine constitutionnelle.  Il recherche les dysfonctionnements neuro-hormonaux, les retards de croissance, pour évaluer leur incidence dans la formation des troubles du comportement.

Le rôle et la place du médecin psychiatre sont importants, mais suscitent parfois de l’inquiétude auprès des enfants qui sont reçus à leur arrivée, puis 2 où trois fois au court de l’année. Il peut proposer à certains enfants des traitements médicamenteux. Les traitements sont discutés en réunion de synthèse. Réunion à laquelle assiste le pôle thérapeutique. C’est une instance interdisciplinaire.  Elle permet de verbaliser ce que chacun pense et observe d’un enfant.

Dans les années 60 La Mayotte est devenu ce lieu où toutes les personnes qui participent à l’éducation, la scolarité, la thérapie et la santé de l’enfant conjuguent leurs savoirs, leur savoir faire et leur expérience spécifique en fonction de leur champ d’action afin de lui proposer un panel varié de réponses visant essentiellement à l’aider.

En quinze ans, entre 1948 et 1963, une maison d’enfant destinée à héberger provisoirement des enfants victimes de la guerre s’est métamorphosé en centre de Rééducation Médico-Pédagogique à l’intention d’une population dont les caractéristiques se sont dégagées progressivement de l’expérience conjointe de tous les professionnels.

lundi 4 juin 2018

Journée de formation Inter ITEP.



Nos pratiques évoluent, le public change, la société se transforme. Il est important, voire même impératif, de rester innovant et de se tenir informé des courants et des approches nouvelles permettant l’accompagnement des enfants.

C’est dans cette mouvance que s’est tenu le 1er juin une journée d’étude regroupant les professionnels des ITEP de la MLM.  C’est au bas mot 150 professionnels qui se sont déplacé pour partager ce moment.

La matinée fut l’occasion d’entendre le Docteur Martinet, psychiatre, neurologue et pédiatre, nous exposer la pertinence et les différentes pistes de travail et d’analyses que proposent les neurosciences pour aborder les difficultés rencontrées par les jeunes en ITEP, tant en ce qui concerne les trouble de l’attention et du comportement, que pour tout ce qui touche à la scolarité.

Dr Martinet.

Le midi un magnifique buffet préparé par le personnel de la cuisine nous a permis de prendre des forces et de se retrouver autour de moments conviviaux.

Claire Revel, François Delacourt et Salim Berradi

L’après midi fut dévolu aux interventions de Marie-Laure, professeur de Shiatsu, et de Ryad, éducateur, qui anime une activité de Taî-so. Tous deux interviennent sur l’ITEP Paolo Freiré. Ils ont pu nous rendre compte de la pertinence de telles techniques auprès des enfants. Le Shiatsu étant une technique issue de la médecine japonaise mettant en avant des points de pression pouvant influer sur le corps et l’esprit, pour aider les jeunes à se sentir mieux, à s’apaiser et à terme à pouvoir l’utiliser eux-mêmes.


De belles expériences partagées qui feront certainement leur chemin dans l’évolution de nos approches et notre accueil.

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #4 :Vers une nouvelle organisation.


Dans les années 50 les grands travaux de La Mayotte battent leur plein. C’est une époque de transformation non seulement pour ce qui touche au site et à l’architecture, mais aussi pour tout ce qui concerne l’organisation générale. En effet en 1955, à la suite de l’édification du « pavillon des Aînés » l’effectif total atteint alors 79 enfants, il est important d’inventer de nouveaux outils.


C’est une nouvelle ère qui commence. La vie s’organise autour de quatre, puis de cinq groupes d’une quinzaine d’enfants. Garçons et filles sont placés sous la responsabilité d’un éducateur, d’une éducatrice et d’un instituteur ou d’une institutrice. Tout s’articule autour du groupe. Ainsi, la classe est, elle aussi, une activité de groupe. On peut dire qu’à cette époque le groupe classe et à la base du travail éducatif.

Les groupes sont constitués en septembre. Ils rassemblent des enfants du même âge et de niveaux scolaires comparables tout en tenant compte de leur développement personnel et de leur maturité affective et sociale. Chaque groupe mène donc une vie relativement autonome et met en avant un travail collectif qui s’appui sur des instances de réflexions et de régulation de l’organisation. Car il ne suffit pas de proposer des activités pour régler tous les problèmes relationnels que connaissent les enfants. Il est important que les enfants expriment ce qu’ils ressentent, ce qu’ils souhaitent. A cet effet est créé le Rond de Groupe. Il porte sur la vie collective et réuni tous les enfants avec éducateurs et instituteur une fois par semaine. On y organise la vie collective, on règle les différends, on évoque les moments graves.

Dans le même temps est crée la même instance au niveau institutionnel. C’est le Rond Général. Il vient répondre à la nécessité de la concertation et de l’harmonisation des actions qui se tiennent au sein de La Mayotte. Réunion hebdomadaire qui se tient le mardi soir de 21h à 23h. Elle regroupe tout le personnel éducatif et enseignant, l’infirmière, le directeur général et le directeur pédagogique. C’est une réunion informelle : chacun peut y prendre la parole et aborder les sujets qui le préoccupent. C’est le lieu où s’organisent les activités collectives, où se fixent les règles de la vie commune, où s’échangent les informations. Le rond reflète la vie de l’établissement.

FEUILLETON HISTORIQUE, LES 70 ANS DE LA MAYOTTE #3 :Les Grands TRAVAUX


Au début des années 50, les conditions sont réunies pour un bon fonctionnement. La situation juridique et administrative est clarifiée, le financement est assuré et les admissions correspondent aux moyens dont dispose l’IMP La Mayotte. L’établissement peut accueillir 62 enfants : 45 garçons et 17 filles.

Rapidement les locaux traduisent leur insuffisance. Ils ne correspondent ni aux normes de sécurité ni à l’agrément et le manque de place pour loger enfants comme adultes se fait cruellement sentir. Il faut repenser l’espace et l’aménager à la mesure des objectifs éducatifs et thérapeutiques défendus. C’est le début des grands travaux.

Dans un premier temps est édifié un «Pavillon des Aînés» comprenant une classe, une salle de séjour, des chambres et trois logements d’éducateurs. Quelques années plus tard deux pavillons jumeaux sont conçus pour loger chacun un groupe et l’éducateur responsable.

Le parc, lui aussi, connait de grandes transformations. Il est aménagé en plateau sportif proposant un terrain de hand-ball, un terrain de basket, un sautoir. Les routes sont goudronnées et des massifs plantés pour rehausser le vert des pelouses.

Le manque de places pour pratiquer les activités est lui aussi problématique. Est alors conçu un bâtiment de grande dimension dans lequel se trouve une salle permettant de réunir plus de cent personnes autour duquel gravitent des petites salles permettant de pratiquer diverses activités : Photographie, poterie, vannerie, modélisme, couture, cuisine.

Ce grand chantier n’est pas sans apporter son lot de désarrois et de découragements. Les travaux sont entamés, mais pourront-ils être financés jusqu’à leur achèvement ? Il n’est pas si simple de concilier les nouvelles conditions de vie et les besoins des enfants. Mais ce nouveau pari est relevé. Ces installations sont toujours présentes. Le Pavillon des Aînés est en cours de rénovation, la salle de Multi-activité porte à présent le nom de Salle Fernand Cortez et on y organise toujours les grandes fêtes et réunion emblématiques de la Mayotte. Les deux pavillons jumeaux accueillent les Albatros et les Korrigans.


© Le blog de la Mayotte
Maira Gall