Depuis la rentrée 2019, L’IME Zazzo s’est dotée d’une salle de
relaxation Snoezelen.
L’espace Snoezelen est un outil médiateur centré
autour de la construction d'une sécurité psycho-corporelle, dans un cadre
contenant reposant sur des sollicitations sensorielles et de stimulation des
sens.
C’est un espace ou tout est mis en œuvre pour apaiser
les personnes qui s’y trouvent, et leur faire éprouver de nouvelles sensations
depuis les cinq sens pour appréhender le monde qui les entoure, et parfois les
submerge. Lieu protégé, doux, englobant, rassurant. Lieu de découverte et
d’expérimentation prenant le corps comme prétexte pour aller à la rencontre des
formes, de la lumière, des matières et de soi-même.
Ce n’est pas spécifiquement la détente qui est
recherchée, mais la présence à son corps immobile et relâché. Cette attention
réceptive à son propre corps induit une détente musculaire, respiratoire, un
état de calme mental réduisant le stress ou l’anxiété.
Cet espace à pour mission de rendre à la personne la
conscience de sa réalité corporelle, de lui permettre de s’ouvrir au contact
avec soi-même et
avec son environnement de façon profonde.
Entrer dans un rapport nouveau avec soi-même. Avoir
accès à un espace intérieur de tranquillité et de construction pour ensuite
élaborer de nouveau rapport avec le monde.
Développé dans les années
1970 par deux jeunes Hollandais (Ad Verheul et J. Hulsegge). Le terme
«Snœzelen» est la contraction de Snueffelen (renifler, sentir) dont la dimension est plutôt active, de
découverte, de curiosité, de stimulation. Et de doezelen (somnoler), qui renvoie davantage à une idée de
calme, de sérénité et de détente et
plaisir.
Snoezelen pourrait se
traduire par un voyage autour de l’exploration sensorielle. Plus qu'une méthode, l'approche
Snœzelen est une démarche d'accompagnement. C’est un état d'esprit, une
rencontre, un positionnement d'écoute et d'observation, basé sur des
propositions de stimulation, privilégiant la notion de « prendre soin ».
HISTORIQUE
En 1966, en Hollande le Snoezelen est une cafétéria
sensorielle proposée pour des adultes handicapés.
En 1978, à Tilburg en Hollande, dans un centre pour
personnes déficientes mentales, est installée une tente d’activités où les
équipes travaillent avec des sons, des lumières, des ballons, et partagent des
expériences tactiles et auditives avec le public. Durant les quelques années
qui ont suivi, l’activité Snoezelen s’est développée rapidement notamment en
Hollande, en Belgique et en Australie mais uniquement pour la prise en charge
du handicap.
En 1980, l’approche est reprise en Angleterre suivant
les mêmes concepts.
En 1986, en France, le Snoezelen trouve ses premiers
utilisateurs dans les établissements accueillant des personnes polyhandicapées.
Ce concept se décline à présent dans divers établissements médico-sociaux quelque
soit la pathologie des personnes accueillies et depuis récemment, le concept
est développé en gérontologie.
Le Snoezelen ne se définit pas, il se vit, il se sent,
dans la relation, dans l’intensité. Le Snoezelen est avant tout un état
d’esprit qui s’attache de façon prioritaire à trois axes :
- l’importance
du respect de la personne.
- la
priorité aux expériences sensorielles.
- la
recherche de la détente et de la satisfaction.
Snoezelen permet la réhabilitation de la notion de
plaisir, un éveil et une stimulation multi-sensorielle. C’est un lieu à
part, ailleurs, qui laisse place à l’imaginaire, au rêve, à la subjectivité …
Les colonnes à bulles, le matelas à eau, vont surprendre, éveiller la
curiosité, attirer l’attention, apaiser …
Il permet également le développement d’un mode de
communication non verbale, basée sur le toucher relationnel. En effet, Snoezelen
est un espace où la relation est si intense qu’elle n’a pas besoin d’être
rythmée par les mots. Les réactions, les regards, les sourires, les émotions,
la gestuelle ont plus d’importance que n’en aurait un langage parlé. La
communication non verbale prend là, plus qu’ailleurs un véritable sens.
Aussi, Snoezelen permet d’établir une relation
intimiste qui ne doit être ni intrusive, ni envahissante. Et ainsi, améliorer la
connaissance du résident, par l’observation de ses réactions, de son
comportement lors des séances. C'est une rencontre où la sensorialité devient
médiatrice de la relation, à la croisée du corporel et du psychique.
L’ESPACE SNOEZELEN
Le Snoezelen est un espace identifié dans une
structure, et composé de couleurs, de matières, d’odeurs, de sons ...
L’atmosphère qui y est créée donne à ce lieu un
caractère unique, inattendu laissant place à la découverte d’expériences
sensorielles.
C’est un lieu contenant, rassurant, apaisant où la
personne doit se sentir en sécurité, en confiance. La sécurité est un des éléments
fondamental du Snoezelen. Il est évident que les personnes sont plus aptes à
entrer en relation lorsque le climat les met confiance.
Il n’y a pas de prescription particulière pour les
séances. En groupe, ou en individuel, le matin ou l’après-midi, en suivi à
fréquence régulière ou spontanée, en tenue ou en civil, en chaussures ou pieds
nus … bref chacun laisse la séance s’improviser en fonction de ce que le
résident peut suggérer désirer.
Cette approche
peut se vivre à tout moment de la journée, à condition de prendre la
peine et le temps de vivre chacune des expériences. Les objets ne sont que des
supports. Seule la relation humaine, son intensité, son authenticité peuvent
donner une véritable valeur à l’outil.
Cette médiation ne doit être ni contrainte, ni
réglementée. Pour l’accompagnant, oser toucher l’autre, c’est aussi prendre le
risque d’être touché, et d’être éventuellement déstabilisé par la puissance de
la relation d’où un certain nombre de pré-requis pour lesquels il faut être
particulièrement vigilant.
Le Snoezelen
peut s’évoquer en formation, en discussions entre professionnels mais avant
tout, le Snoezelen se vit, se vit de l’intérieur, intensément, avec
authenticité. C’est grâce à des matières, des textures, des couleurs, des
odeurs, des sons, qu’une atmosphère se créée, et, véritable invitation au
voyage sensoriel, elle transporte le patient ailleurs, en lui offrant un espace
de liberté, sans contrainte ni de temps, ni de rythme. La relation entre le
soignant et le soigné s’instaure légitimement et délicatement. La séance peut
alors commencer ...