Le lundi 28 Janvier, sur une proposition
de Noémi Alvarez, psychologue à la clinique de Bondy, le Groupe d’Entraide
Mutuelle de Bondy l’Ombragé 93 et ses adhérent.es ont accueilli le « Séminaire Nomade », un temps d’échanges et de rencontres entre soignants et usagers
des secteurs de psychiatrie 14 et 15, c’est-à-dire Bondy et Montfermeil. Ce
séminaire itinérant existe depuis 8 ans et a pour thème la « créativité
dans tous ses états », qu’il s’agisse d’accueil, de soin, d’initiatives
artistiques, sportives et culturelles.
Ainsi, un petit groupe de
gemmeurs et gemmeuses, stagiaires et animateurs ont pu expliquer le
fonctionnement du GEM, ses réussites, ses problématiques, à une quinzaine de
participants : psychologues, psychiatres, infirmiers et secrétaires du
secteur intra hospitalier. Willy, secrétaire du GEM, souligne les différentes
dynamiques liées à l’accueil pour rompre l’isolement : accueil de crise,
accueil de nouveaux adhérents …. Comment, et par quelle procédure, le GEM se
positionne par rapport à la notion «d’accueil inconditionnel » ? Le
GEM peut-il accueillir tout les types de publics : aveugles, poly
Handicapés ? Pour lui, cela pose la
question du regard des autres sur le lieu, mais aussi du regard que les gemmeurs-euses
portent les uns sur les autres.
« L’accueil est quelque chose de toujours
inédit, pour chaque personne, il recommence tous les jours comme le fil d’Ariane ».
L’ouverture en autogestion, sans professionnels,
a aussi été un temps fort des échanges. David, vice président du GEM, a pu
expliquer son ressenti autour de la responsabilité des clés et de l’ouverture
en autonomie. Pour Arnold, animateur, La notion de fermeture (hebdomadaire,
pendant les vacances …) est aussi la rupture essentielle pour que le lieu
puisse assurer une « fonction thérapeutique » ; il faut savoir laisser le lieu se reposer.
Les repas et leur dynamique, la genèse
de l’atelier d’écriture vidéo, les randonnées photographiques, l’organisation d’un
séjour, autant de sujets qui se prêtent à une exploration créative du
quotidien.
C’est au travers de ces problématiques
spécifiques, en dehors d’un cadre médicalisé, que le GEM se distingue des
institutions, auxquelles il ne saurait, ni ne peut se substituer. Willy note d’ailleurs
que c’est l’institution d’un ou de plusieurs cadres propres au GEM qui définit
ses processus de création.
Les Gemmeurs-euses, eux, ont pu
faire connaissance et se familiariser avec l’existence et le fonctionnement des
clubs thérapeutiques. Ils ont aussi pu discuter des « militances » et
des « luttes » actuelles, pour des soins à visage humains, prenant en
compte la parole des usagers, des familles, et rencontrer des soignants et
professionnels dans un contexte autre que celui de l’hôpital et de la « consultation ».
Cette rencontre dénote de la
vitalité des liens qui peuvent se créer, hors de toute logique descendante ou
de parole experte, entre les personnes, pour peu que l’on ait l’opportunité de
déplacer le cadre et instituer une expérience commune, qui ne soit pas
simplement la juxtaposition de plusieurs discours.