Ce qui suit est la
retranscription d’un entretien avec M.S. Brun, Chef de service sur l’ITEP René
Laborie, qui participa aux séjours à Locquémeau, en Bretagne.
«Locquémeau c’était une
transhumance. Tout le monde partait. Nous le faisions ensemble. L’institution
se déplaçait d’un lieu à l’autre avec toute son infrastructure. De la lingère
aux cuisiniers, je me rappelle que quand il y avait anniversaire, ils faisaient
des gâteaux et une fois ils ont réalisés un grand bateau de pirates. Magnifique.
Nous y allions tous, même la bibliothécaire suivait, avec une sélection de
livres pour les enfants. C’était très vivant.
Nous y restions pendant deux
mois, au bord de la mer. L’idée était d’y être comme en vacances, comme une
colonie, mais de continuer à encadrer et accompagner les enfants comme à La
Mayotte. Le lieu disposait d’une cours intérieure. Il y avait des dortoirs de
dix lits. Les adultes travaillaient deux jours et bénéficiaient de deux jours
de repos. Nous pouvions lors du repos rester sur place où partir. C’était une
autre organisation, mais les groupes des enfants restaient les mêmes. 8
groupes, 150 enfants.
Tout était plus léger. Les
enfants pouvaient se révéler différemment dans ce nouveau contexte et la plage
de galets offrait des possibilités d’activité infinies. Beaucoup des activités
que nous menions utilisaient ce que nous trouvions sur la plage.
Le soir nous pouvions aller
regarder le ciel, les étoiles. Parfois les adolescents faisaient des blagues
comme d’entourer une voiture de papier toilette. Il y a avait une autre
ambiance, un autre rythme. Il y avait cette sensation que nous étions une
famille, une très grande famille. »