mardi 29 août 2017

Exposition l'Atelier Du Non Faire à Montrelais



La Mutuelle La Mayotte apporte désormais son soutien à l'Atelier du Non Faire, atelier de libre expression fondé en 1983 par Christian Sabas, dans son travail de sauvegarde des 8000 oeuvres et documents d'archives actuellement entreposés au "Pavillon 53" à Neuilly sur Marne.



Elle se fait donc naturellement la partenaire de l'exposition organisée par le Centre d'Art de Montrelais du 2 septembre au 28 octobre.







pour en savoir plus sur l'Atelier du Non Faire c'est par ici.   

et là

GEM Le Rebond : Journée pour Kévin le samedi 2 septembre


"Passages secrets" au GEM de Montreuil


Le dimanche 23 Juillet, au GEM de Montreuil, dans le cadre du projet "L'Etat du Terrain", une trentaine de participants venus des GEM d'Epinay, Anouville, Bondy et du quartier se sont retrouvés pour participer à "Passages Secrets" : une randonnée photographique et poétique dans les interstices du quartier Branly-Boissières, rythmée par le bruit des déclencheurs et la lecture du texte "A perte" de Pierre-Alain Huart ...

... Au milieu des friches, aux abords d'un terrain de foot, un bar sauvage à l'ombre d'un sous-bois, des jardins un peu cachés, des terrains vagues, à la rencontre des habitants, des associations ... accompagnés par le photographe Philippe Koch.   

Et à la nuit tombée, sous la lune noire, absente, nous avons développé les pellicules, puis les tirages ont commencé, à ciel ouvert. Le claquement du minuteur, les apparitions sur le papier.

Jusqu'aux alentours de minuit.

Arnold Bugnet, auteur et coordinateur de "L'Etat du Terrain". 

Merci à Kader pour les repérages et l'itinéraire de la randonnée.

Ce projet bénéficie de l'aide du contrat de Ville de la ville de Montreuil pour le quartier prioritaire Branly-Boissières.       
Photo /// Philippe Koch /// 2017

A PERTE (extrait), de Pierre-Alain Huart

Je me demande où ils vont. Je ne sais jamais s’il faut dire qu’ils sont perdus. C’est je pense  du désir d’y revenir.  Tout ce qu’on perd.  Tout ce qu’on trouve et son lieu de dépôt.  Ce qui reste en attente.  Je me demande où ils vont.  Stockés, archivés, consignés, référencés.  On ne perd pas n’importe quoi, n’importe où.  Ce qui est perdu à son lieu de dépôt. Je me dis que la perte est au centre de tout.  Je veux entendre les mots de la perte aussi. Ces visages qui manquent je me demande où ils vont.  Je veux trouver les mots pour les faire revenir, me souvenir d’un détail marquant, quelque chose qui rattache irrémédiablement. Décrire la forme, la couleur. Trouver les mots qui disent au plus juste. C’est possible. Se souvenir déjà de l’endroit où ils ont disparues, quand, dans quelles circonstances. Chaque semaine je me rends dans ce hangar sombre et humide. Un lieu déserté en bordure de la ville.

Photo /// Philippe Koch /// 2017
  
A PERTE (extrait), de Pierre-Alain Huart

Alors je me tais. Je regarde. Je prends des photos. De toute façon j’ai perdu trop loin. Les gens que je connaissais? Non, personne. J’ai perdu leurs noms, leurs adresses, leurs téléphones. Les objets aussi. Je reste devant un objet sans savoir son nom, le mot pour le dire. Le truc pour couper la viande. C’est quoi le mot pour dire? Je ne sais pas. Je peux le dire en image. Je montre la chose. J’ai des centaines de photographies stockées dans cet appareil. La carte mémoire et pleine. Des images imprimées aussi, que je garde dans ma poche. Mais c’est un peu moins tous les jours. L’appareil photo il reste pendu à mon cou. Je dors avec aussi. Je ne l’enlève pas, le recharge la nuit. Pour pas le perdre. Si je perds l’appareil, j’ai quoi ? Qui reste ? La photo du visage c’est vous qui l’avez.

Elle est où  ? Non. Je parle plus.  


Photo /// Philippe Koch /// 2017




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Maira Gall